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Les images de l’Ina sur les télévisions connectées

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Depuis la fin des années 1990, la politique de numérisation des archives mise en œuvre par l’Ina lui a permis non seulement d’assurer la sauvegarde de notre patrimoine audiovisuel, mais aussi d’en favoriser l’accès auprès du grand public. À cet égard, le lancement en 2006 du site Ina.fr et l’engouement qu’il a suscité auprès des internautes a constitué un tournant majeur, donnant du jour au lendemain un nouveau rôle à l’Institut : celui de diffuseur de contenus délinéarisés sur le Web. Aujourd’hui, Ina.fr compte près de 30 000 heures de vidéos et enregistre 1,7 million de visiteurs par mois, un succès qu’il s’agit maintenant de prolonger en passant de l’écran du PC à celui du téléviseur.

En effet, avec les télés connectées, la consommation d’images « à la carte » à laquelle Internet nous a habitués va déferler sur ce que l’on n’ose plus appeler « le petit écran ». Et c’est une chance extraordinaire pour l’Ina, dont les images numérisées peuvent désormais retrouver la place qui était originellement la leur : le poste de télévision.

Mais encore faut-il proposer des offres adaptées à ce nouvel usage encore en devenir. En effet, toutes les études montrent que les consommateurs ne veulent pas d’une télé connectée qui ne ferait que reproduire l’expérience de la navigation sur ordinateur. En raison de la taille de l’écran, de son ergonomie particulière (absence de clavier, de souris…), mais aussi de sa position dans la maison et de son statut à part au sein du foyer, la télé connectée induit un rapport différent à l’image, une consommation plus conviviale et peut-être moins interactive, à mi-chemin entre YouTube et la télévision traditionnelle. De la même manière qu’une application pour mobile n’est pas tout à fait un site Internet, il était donc impossible de se contenter de dupliquer une offre web préexistante.

En tenant compte de ces spécificités, l’Ina a lancé récemment deux solutions bien différenciées afin de rendre ses images directement accessibles aux téléspectateurs de l’ère numérique. La première est une application gratuite, disponible à ce jour sur les téléviseurs connectés Samsung, Toshiba, Philips, et bientôt Sony. Elle partage la même ligne éditoriale qu’Ina.fr, fondée sur une mise en perspective de l’actualité et de l’air du temps, à travers des images d’archives qui trouvent ainsi une nouvelle pertinence. Comme sur le site, la page d’accueil propose une « vidéo du jour » ainsi que six playlists éditorialisées. Cette offre thématique est aisément accessible grâce à une interface simplifiée et autorise un zapping ludique entre des vidéos de format court, enrichi par la présence d’un moteur de recherche. Surtout, la qualité d’encodage a été triplée par rapport à Ina.fr, afin d’offrir une résolution adaptée à un écran plus grand, généralement positionné plus loin de l’utilisateur.

La deuxième offre, plus récente, diffère sensiblement de la précédente puisqu’il s’agit d’un service de vidéo à la demande sur abonnement (SVoD), disponible depuis peu sur la box de l’opérateur Numericable, et très prochainement sur celle de Free. Baptisé Ina Premium, ce nouveau service propose non pas des vidéos courtes et gratuites, mais des programmes à haute valeur ajoutée, présentés dans leur intégralité et avec la meilleure qualité d’image possible. Comme sur la boutique en ligne de l’Ina, ces œuvres sont proposées en mode payant, afin notamment de pouvoir rétribuer tous les ayants droit qui ont contribué à leur création. Toutefois, l’offre repose sur un modèle économique nouveau pour l’Ina, celui de l’abonnement : pour 3,99 euros par mois, l’utilisateur dispose d’un accès libre et illimité à une centaine d’heures de contenus, renouvelés à raison de vingt-cinq heures par semaine. Il s’agit donc d’une offre soigneusement sélectionnée, une sorte de grille de programmes virtuelle porteuse d’une véritable proposition éditoriale à destination du téléspectateur. On y trouve des émissions cultes et de référence (séries, fictions, variétés etc.), choisies là encore en fonction de l’actualité sociale et culturelle, mais aussi des documentaires à base d’archives produits par l’Ina, qui permettent de jeter un regard rétrospectif à la fois historique, ludique et critique sur notre patrimoine télévisuel.

Grâce à ces nouveaux services, l’Ina est en mesure de proposer au public une télévision de rattrapage d’un genre inédit, proposant non les programmes de la semaine passée, mais bien ceux des soixante dernières années.

Mathieu Gallet
Président directeur général de l’Institut national de l’audiovisuel


Photo Article © Office national de radiodiffusion télévision française
- Romy Schneider et Alain Delon: La piscine – 1968. Source : Institut national de l’audiovisuel – ina.fr
Design graphique image de Une : Jean-François Hénane


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